Voilà, on est allés à Royan à vélo et c’était cool. Quelques photos :) et quelques commentaires que je rajoute en italique car Colin me laisse squatter son blog pour que je livre ma vision des chose mwahaha ! [Abigail] [edit: entre mes premiers commentaires et les derniers presque un an c’est écoulé… bah… euh… j’étais occupée okay ?]
La première pause. Ça se voit à peine sur la photo, mais après 30km à peine, le pneu arrière d’Abi est en train de se dégonfler parce qu’on a garé les vélos sur des ronces. Je tiens à préciser que c’est ma PREMIÈRE crevaison sur ce vélo. À croire que je voulais *dejà* prolonger le plaisir de cette première journée. En attendant Colin a réparé mon pneu et moi euh ben j’ai observé les escargots qui étaient là par dizaines en cette journée pluvieuse #restezJeunes
On a mangé au Pantagruel à Montech. Au fond, on peut voir deux voyageurs en train de réparer une crevaison, avec lesquels nous avons partagé quelques mots. C’était trop bon. C’était aussi la première fois que depuis 2004 que je passais une demi-journée entière avec mon téléphone éteint. Détail amusant: Colin n’était pas le seul à porter des chaussures à cales de cyclisme, leur cliquettement caractéristique étant limite perturbant à entendre dans mon dos alors que Colin était en face de moi !
Petite pause à Moissac. Petite petite ! Juste le temps de traverser le boulodrome municipal un rouleau de papier toilette à la main. La classe aventurière.
Et nous voilà quasi-arrivés à notre première étape, Valence d’Agen, après 93km pleins de vent de face. J’ai failli mourir et je me suis demandé si j’allais Vraiment Passer de Chouettes Vacances. Au camping, nous avons admiré un tandem maman/enfant qui arrivait après nous, suivi d’un tandem papa/enfant. Elle nous a dit qu’ils rentraient de dix mois de tour du monde (Chine, Inde, …) et qu’il leur restait deux jours avant le retour définitif, ça avait l’air de lui faire bizarre ! Ils avaient l’air d’avoir envie de socialiser. Nous, malheureusement, on était trop heureux d’être ENFIN SEULS, sans parler de l’épuisement. Nous étions endormis avant 21h !
Jour deux : pause dattes au bord de l’eau (oh, oui, on est toujours au bord de l’eau en fait).
On est bien :) Il pleut pas aujourd’hui en plus ! Observez bien ces photos: nous sommes heureux et nous ne cessons de sourire :)
Pause déjeuner à Sérignac. Le burger que mangeait la patronne avait l’air bon alors on a commandé ça. C’était pas à la carte mais elle nous les a fait quand même :)
Le village était beau, les locaux un peu bizarre :)
Oui alors ici je vais me permettre d’intervenir en tant que Gasconne (je suis certes née dans le Loiret, j’ai élevée dans l’Astarac….) Donc nous sommes arrivés à Sérignac, charmante bourgade dont la terminaison en -ac- indique l’appartenance à l’ancienne région d’Occitanie et, arrivés sur « La Place » du village (on distingue l’église Sainte-Marie de l’Assomption en arrière plan dans la photo ci-dessus) nous avons attaché nos vélos à deux pas d’une petite terrasse où la Patronne conversait avec de jeunes locaux (genre trentenaires) du bled. Ces locaux que Colin décrit comme « bizarre[s] ». [pause]. Ce que mon prince orléanais omet de préciser c’est que dès qu’il est descendu de vélo il a emit un snot rocket monumental. En d’autres termes, qu’il s’est mouché avec les doigts sur la place de l’Eglise et de la Mairie et, surtout, devant un public qui avait (mon expertise mirandaise me permet de le dire avec une absolue certitude) « pris une grosse cuite hier soir ». Un chorus de « berks » s’est élevé depuis la terrasse. Bon, franchement on peut pas trop leur en vouloir… mais ça m’a quand même fait rire un peu méchamment… Pendant le repas nous avons plus ou moins involontairement écouté les récits d’aventure desdits locaux, récits qui tournaient tous autour de Voitures (plus ou moins grosses), de femmes (les mêmes que depuis le collège, le marché matrimonial étant relativement réduit dans ce genre d’endroit, cf. Le bal des célibataires de Bourdieu), d’alcool, et de travail (surtout en lien avec les Voitures que cela permet d’acheter). Colin trouvait ça exotique, moi je trouvais ça un peu touchant parce que ça me rappelait des souvenirs de lycéenne gersoise. Un peu touchant mais aussi à me donner envie de filer dès qu’on avait fini notre repas, telle une jeune moi fraichement reçue au baccalauréat, en laissant derrière nous cette microsociété franchement étriquée. Signé: je suis bobo et je t’emm*rde …
Et nous voici arrivés au camping du Mas d’Agenais après 81km, un tout petit camping de dix emplacements. Sur le panneau à l’entrée, il était écrit d’aller payer à la mairie aux heures d’ouverture et que sinon, un régisseur passait le soir. Effectivement, un bruit de diesel nous a réveillé vers 20:30 alors qu’on commençait à s’endormir et une dame nous a fait payer 5.40€. Pour être entièrement honnête j’ai presque été surprise qu’elle ne nous demande pas des francs, et je jurerais qu’elle roulait dans une vieille Citroën. En revanche ce mini-camping est équipé de douches et de lavabos tout ce qu’il y a de plus modernes, avec une eau chaude coulant à flots. Après avoir observé un peu la vie locale, à travers le grillage séparant le camping du parc adjacent (un vieux promenant son chien, un couple de jeunes se roulant des pelles), nous nous sommes endormis au doux son du festival Garorock de Marmande, la mégapole lot-et-garonnaise connue notamment pour ses tomates qui est située 10km plus loin.
Petit déjeuner le lendemain matin à l’écluse 47, où nous avons honteusement payé cinq euros au lieu de sept car nous n’avions plus assez de liquide.
La dame a dit que c’était pas grave et était très gentille, on a acheté une carte postale plus tard pour lui envoyer. Les écluses le long du canal sont plus charmantes les unes que les autres, avec leur volets verts d’eau et leurs massifs de fleurs. Je suis charmée, ces vacances commencent à être d’une douceur extrême.
À la quasi-fin de la piste du canal, nous avons pris une vingtaine de kilomètres de toutes petits routes très peu fréquentées – sauf 800m de nationale à camions – pour rejoindre la piste Roger Lapébie, qui mène à Bordeaux. On y a trouvé une surprise de taille : ça avait dû souffler fort pas très longtemps avant ! La piste Lapébie est un très beau souvenir: on y est au milieu des champs et des vignes, sous les frondaisons, il faisait beau et nous allions vite, avec encore presque toutes les vacances devant nous !
Nous sommes arrivés à Sauviolle après 64km, où nous avons pris une chambre d’hôtes. Le couple (la cinquantaine environ, dont les enfants étaient partis quelques années auparavant) qui nous a reçu était très sympathique et nous avons pris l’apéro ensemble. Une petite heure après nous, par pure coïncidence, les deux hommes que nous avions croisé au premier restaurant nous ont rejoint pour occuper l’autre chambre !
Les propriétaires de la chambre d’hôtes étaient très sympas, des motards encore amoureux l’un de l’autre, dont la maison est agréable, avec un grand jardin exploré par deux gros chats Maine Coon, et une piscine à laquelle s’abreuvaient en criant, aux heures du petit déj et de l’apéro, toute une escadrille de Martinets blancs (Tachymarptis melba, à ne pas confondre avec les Apus apus ou martinet noir que nous voyons plus souvent). Ceules qui me connaissent savent que j’aime beaucoup les chats et les martinets, j’étais vraiment heureuse :)
Petit dej (on a des forces à prendre !)
On a fait la lessive, tant qu’à avoir du confort :)
Pause casse-croûte, à la table d’à côté une maman et son fils d’environ sept ans faisaient l’école buissonnière pour piquer-niquer ensemble. La piste était toujours aussi charmante, on croisait des cyclistes, mais pas trop, on était tranquilles :)
On a mangé à Darwin à Bordeaux. Ça m’a rappelé des souvenirs de 2015. Gnagnagnagna… non je rigole ;) J’ai découvert cet endroit immense et plein de vie avec surprise et plaisir. Il y a notamment un espace de jeu assez extraordinaire pour les petits, adjacent au resto où nous avons mangé un délicieux burger bio. Les enfants m’ont un peu manqué !
Je m’attendais à devoir sortir le GPS pour passer de l’est à l’ouest de Bordeaux, mais l’itinéraire cyclable vers Lacanau était super bien indiqué. J’étais assez impressionné de la qualité du réseau cyclable, ininterrompu d’un bout à l’autre. Nous étions quand même heureux de retrouver les champs et la piste cyclable, n’ayant pas encore eu le temps de regretter la ville…
Et nous nous sommes arrêtés à Sainte-Hélène après 85km dont les 10 derniers tout droit tout droit. Hélas je commence à sentir mon genou gauche qui tire… Ça m’inquiète un peu avec le spectre de ma dernière tendinite qui m’avait vraiment gonflé longtemps. Cette petite chambre d’hôtes est super charmante, avec des moutons et un potager dans lequel j’ai bravé les orties pour aller ramasser, pieds nus, du basilic frais pour notre dîner. Nous avons interrompu notre diète de burgers pour manger des tomates mozzarella trouvés à la supérette du bled que nous avons traversé sur nos vélos.. L’occasion de se dire qu’on est bien comme on est, vieux (c’est à dire trop vieux pour vouloir « sortir » pour « s’amuser »), écolo-bobos (pas en voiture, encore moins ivres en voiture), et en vacances sans personne pour nous dire quoi faire ou avoir besoin de nous. Comme on pouvait, on s’est couchés tôt xD
On décide de repartir le lendemain après un bon petit-déjeuner, en prévoyant d’arriver au bord de la mer et d’y faire deux-trois jours de pause.
De nouveau 10 kilomètres de tout droit tout droit pour commencer ! Foi de gersoise, les Landes c’est plat !
Après une petite surprise similaire à la précédente et au bout de 45km, nous nous arrêtons à Carcans et j’ai mal aux genoux. Du coup, on s’embourgeoise et on prend un airBnB pour trois nuits histoire de se reposer un peu. En plus pour Abi aussi ça commence à tirer. L’embourgeoisement, refrain récurrent de ma vie depuis que je connais Colin xD Eh regardez ! Je me suis maquillée :)
À la place de rouler, on se repose, on glande, on va à la mer.
La vue de notre petite cabane – très agréable sauf l’évier dans le placard avec le front dans l’étagère pour faire la vaisselle ! Ça m’a moins marquée ! Faut dire que la vaisselle c’est le royaume de Colin…
Encore du glandouillage. Ça fait du bien ! Et j’ai été émerveillée par le luminaire installé directement au-dessus de cette chaise, dont la lumière peut être changée par télécommande, pour ambiancer toutes vos folles soirées à Carcan Plage ! Nous y avons aussi reçu la visite d’un petit oiseau qui venait manger des miettes sur le bout de nos doigts. Nous avons essayé de le filmer pour les enfants mais il était rapide, le petit rascal ! Du coup c’est un souvenir qu’on garde pour nous :)
On repart trois jours plus tard, direction Hourtin où l’on s’arrête au camping ****. Après renseignements, il apparaît que c’est cinquante euros la nuit. En plus ça avait l’air assez mal fréquenté si vous voulez mon avis… plein de grosses voitures et de gens qui ont l’air d’avoir plus de fric que de goût. #JE_JUGE
Du coup on a juste fait trois courses :
Et on est partis cinq kilomètres plus loin,au camping du Pin Sec, au terme d’une grosse étape de … 27km (genoux obligent) ! Faut rajouter aussi que les Landes ça n’est plat que jusqu’aux 5 derniers km avant la plage, qui eux sont f*cking accidentés !
On y est restés deux jours. On s’était préparés pour une alerte orage, qui n’a pas eu lieu, et aussi on s’est fait engueuler par un Allemand en allemand parce que notre antivol alarme a déconné pendant qu’on était à la plage et a cassé les oreilles de tout le monde pendant eine halbe Stunde ! Honte sur nous. On a fait semblant de pas comprendre pour qu’il nous lâche.
On était trop bien au Pin Sec. C’était plein de surfeureuses et la plage est immense ! J’avais l’impression d’être au bout du monde et je découvrais, émerveillée, que la côte atlantique est très préservée. Ça m’a rappelé le nord de la Californie et je me suis sentie en liberté <3
Un petit coup de téléphone pour prendre et donner des nouvelles à Paul et Gaspard :) On dirait pas trop là mais mon fils me manque à moi aussi xD
Et nous revoilà repartis deux jours plus tard pour 28km vers le camping du Gurp !
La piste est belle mais étroite, et surtout, c’est des dalles de béton ! Pas extrêmement pratique… Pas de photo de cette étape. C’était le plus grand camping que j’aie jamais vu : 999 emplacements ! Et peuplé à 80, 90% d’Allemands, à tel point que les gens nous parlaient en allemand par défaut ! C’était super, des vélos partout, des camping-car et des tentes gigantesques, et puis les souvenirs de LV Allemand du lycée qui revenaient. On est partis en se disant que wir sprechen ein bißchen Deutch après tout ! Et puis sur la plage, les bunkers à moitié ensevelis… Cue the deep though concernant le retour ici des Allemands, venus maintenant passer des vacances au calme et au soleil. Les grandes guerres ne sont pas si loin ! Pourtant, sur la plages ces jours là, tout semblait oublié…
Et deux jours plus tard de nouveau, nous sommes repartis pour Royan avec une étape de 31km (dont 8 en ferry !)
À Soulac sur mer, nous avons admiré la résidence du Signal, en se demandant bien ce qu’il avait pu s’y passer. Renseignements pris, l’immeuble a été évacué car trop proche du front de mer et les propriétaires ont entamé une grève de la faim pour avoir une indemnité plus grande que prévu. Il a ensuite été squatté.
Il y avait un petit train promène-touristes le long de la piste. Tous les touristes nous ont fait coucou ! Les rails donnaient un petit air de Far West à cette étape.
Le phare du Verdon-sur-Mer, ou nous avons pris le ferry :
C’était rafraîchissant de s’accouder au bastingage et se prendre les vagues dans la tête !
La cathédrale bétonnée, témoin des horreurs de la guerre – Royan a été rasée, pilonnée de bombes et napalmées par les Américains dont c’était la première utilisation de cette arme.
Le petit port de pêche à côté duquel nous avons mangé.
On n’a pas trouvé de camping assez proche alors nous sommes allés à l’hôtel où il n’y avait plus que des chambres premium vue-sur-la-mer-et-lit-de-180, nous nous sommes pris pour des stars dans tout ce confort après le camping !
Royan m’a laissé le sentiment d’une ville restée dans les années 60, avec un charme certain ! J’ai d’ailleurs profité de cette étape urbaine pour trainer Colin à la boutique Petit Bateau m’acheter une robe marine tout à fait « maman bcbg ».
Le lendemain nous avons sauté dans un train pour Nantes.
On a visité un peu le vieux centre de Nantes en comptant le nombre de checks de nos vélos pendant qu’on dégustait une crêpe avec une bière (8 checks !) puis nous avons rejoint notre hôte Warmshowers.org (après avoir essayé en vain de trouver des hôtes sur nos étapes précédentes !), Cédric, un informaticien cycliste et runner de notre âge. C’était très sympa de passer la soirée et la nuit chez lui. J’avais déjà hébergé plusieurs voyageurs par ce réseau, c’est la première fois qu’on expérimentait l’autre côté de la chose !
J’ajoute que notre crêpe aux 8 checks est aussi venue avec 3 oeufs parce que le cuisto n’arrêtait pas de casser le jaune ! Qu’importe, je venais de faire 400km de vélo, je pouvais bien manger 3 oeufs sur ma complète ;)
Le lendemain, train suivant pour Orléans, notre destination initialement prévue mais mon genou en avait définitivement décidé autrement ! Nous y avons retrouvé ma soeur Angèle et sa famille pour une dernière étape de 2 jours. Nous sommes allés visiter le Parc Floral (nos vélos nous ont semblé légers sans les sacoches !) et ses enfants prennent, manifestement, le même chemin que Paul et Gaspard en terme de cyclisme : Eli, 6 ans, a fait les vingt kilomètres sans rechigner, et Julia, 4 ans, en a fait 8 !
C’était cooool de passer les derniers jours chez Angèle et Pascal, voir les enfants, admirer les derniers bricolages et manger les légumes bio du jardin. Je sais, j’ai trop de chance : même la famille de mon mec est super ! Je sais dit comme ça ça fait fayote mais bon je vais pas mentir juste pour pas avoir l’air de me la jouer ¯\_(ツ)_/¯
Ma soeur a eu le vélo Ikea à Noël, et il est plutôt chouette – mais pas sportif pour un sou !
Des pink floyds !
« Robe marinière, Petit Bateau, chez Petit Bateau, Royan et ceinture en corde, boutique random, Royan. » Bonjour auriez-vous quelques minutes pour parler de notre Seigneur Jésus-Christ ? NAN JE RIGOLE LOL en fait je suis anarchriste.
Et l’aller-retour au Parc Floral nous a fait passer, pile-poil, les 500km !
Et enfin, troisième et dernier train pour revenir à Toulouse… Les vacances sont déjà finies ! Ça se voit qu’on en aurait bien profité un peu plus longtemps. D’un coup on est moins souriants tiens… on va dire que c’est la fatigue !! Mais on repartira en voyage bientôt, c’est sûr… ;)