Lu sur l’article Wikipedia traitant des émeutes actuelles en banlieue parisienne:
Le journal de Munich SÌddeutsche Zeitung (centre-gauche) s’en prend à Nicolas Sarkozy, « devenu un visage de haine pour tous ceux qui sont sans espoir dans les banlieues ». « Sarkozy a jeté de l’huile sur le feu » en déclarant qu’il fallait « nettoyer » les banlieues et lorsqu’il a insulté les jeunes en les traitant de « racaille » estime-t-il.
Sans blague ?
reste à convaincre les 58% d’opinions favorable qu’il recueille auprès des français, qu’effectivement, ça pourrait ne pas être une blague…
Ouais… Flippant comme ça doit pas tant l’emmerder que ça, en fait…
LES FLAMMES DE LA RAISON
Il me semble que la crémation des moyens de locomotion généralisée dans les banlieues du pays est le signe d’un grand bouleversement social, un mouvement de fond qu’une stupide répression policière ne saurait éteindre. Je ne cesse d’entendre que brûler des voitures, ça n’est pas une solution pour résoudre le malaise des jeunes de banlieue…
Justement, je pense que c’est une solution. Sans ces heurts spectaculaires (toucher à la tÎle sacrée du français moyen, ça choque toujours l’opinion publique sensible à la préservation de ses joujoux favoris) comment faire avancer les choses, faire prendre conscience aux privilégiés des centres villes et des campagnes de la gravité de la situation dans les banlieues ? Brûler des voitures est, à mon sens, la meilleure solution pour faire bouger les choses, contribuer à faire changer les mentalités, secouer les consciences endormies. Brûler une voiture est certes répréhensible sur le plan strictement légal, mais c’est précisément avec ce genre de geste illégal, acte fondateur par excellence du pionnier social participant au progrès humain, qu’évoluent nos sociétés.
Mieux vaut faire une révolution en brûlant des voitures plutÎt qu’en portant des têtes coupées sur des piques. Brûler des voitures est par conséquent un acte potentiellement héroïque, pour peu que cela débouche sur une amélioration de la vie des révoltés, une capitulation du pouvoir qui reconnaîtra par la suite la révolte comme un légitime soulèvement des banlieues contre l’injustice sociale.
C’est ainsi qu’évoluent les mentalités, que se fait le progrès social : en pratiquant la désobéissance civile, en manifestant illégalement contre le pouvoir. Aujourd’hui conspués, demain qui sait si les brûleurs de voitures ne seront pas honorés par les mêmes qui les condamnent actuellement ? Comme les porteurs de têtes coupées de 14 juillet 1789 sont de nos jours acclamés. La crémation des voitures de banlieue, c’est leur 14 juillet à eux. Leur révolution est en marche. C’est en se rebiffant de la sorte contre l’ordre social que se sont fait les progrès dans toute société. Aujourd’hui les mentalités ont évolué, dans sa grande majorité le peuple ne verse plus le sang pour se faire entendre, il brûle des voitures, brise du mobilier urbain. N’est-ce pas déjà un énorme progrès par rapport aux révoltes barbares du passé ? De nos jours même les plus enragés des insurgés des banlieues respectent la vie humaine. Plus civilisés que nos aïeux, ils se révoltent avec les moyens appropriés à leur portée : l’incendie de voitures. Où est leur crime ? Leur combat me semble parfaitement légitime. A leur place, ne réagirions-nous pas de même ? Pour avoir vécu dans la banlieue et cÎtoyé un peu ses habitants, je comprends leur révolte.
Vive la révolution, vivent les brûleurs de voitures !
Raphaël Zacharie de Izarra
2, Escalier de la Grande Poterne
72000 Le Mans
Tél : 02 43 80 42 98
raphael.de-izarra@wanadoo.fr
bruler les voitures n’a jamais rien arrangé
L’ETINCELLE HUMAINE
Elle monte vers les étoiles, descend jusque dans la fosse, suit la feuille au vent, se mêle à la boue des tranchées, aux feuilles des betteraves ou à la bave des limaces, nage en zones inconnues, palpite dans la glace, explose dans des jets pleins d’artifices et d’âpretés.
Elle est désespérée et monotone, douce et joyeuse, grave et brûlante, légère comme l’eau, aussi vitale que le souffle… C’est une flamme qui réconforte bien des misères, exacerbe les plus sages douleurs, sublime la moindre petite chose, pose n’importe quelle question.
Fraternelle, rageuse, bruyante ou délicate, elle s’adresse à l’infini, demande des comptes à l’invisible, interroge les hauteurs, s’étonne des profondeurs, donne le vertige au quotidien, rêve de gloire, se permet l’humilité. Futile ou essentielle, solennelle ou malicieuse, elle rit de la mort, croit à la rédemption des êtres, à l’immortalité des âmes, à la vérité des cacahouètes salées. Ou grillées.
Cette flamme sacrée, universelle, c’est une voix qui de toute éternité s’élève de la Terre.
Et cette voix triste et éclatante, morne et pittoresque, pitoyable, admirable, fervente, inextinguible, et finalement toujours pathétique, c’est un cri.
C’est, de sa naissance à sa mort et pour les siècles des siècles, partout, sans fin, mystérieux, le chant nu de l’Homme.
Raphaël Zacharie de Izarra